Les antidépresseurs sont des médicaments qui soulagent les symptômes de la dépression et améliorent l’humeur du patient. Il existe plusieurs familles d’antidépresseurs prescrites en fonction du patient et du type de dépression dont il souffre. Ces médicaments sont généralement associés à une prise en charge psychothérapeutique.

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Pourquoi prescrit-on des antidépresseurs ?

Les antidépresseurs sont prescrits pour soulager les symptômes de la dépression, en particulier la tristesse et le ralentissement moteur qui caractérisent cette maladie. Ce ne sont pas des médicaments euphorisants et ils restent sans effet sur les personnes ne souffrant pas de troubles dépressifs. Certains d’entre eux sont également utilisés pour le traitement de certaines formes d’anxiété ou de la boulimie, ou pour corriger des troubles émotionnels dans le cadre d’autres maladies psychiques. Leur usage ne se justifie que si les symptômes permettant de caractériser une véritable dépression entraînent un handicap ou un risque pour la personne, et ce en complément d’une prise en charge psychothérapeutique.

Leurs effets bénéfiques ne se font sentir qu’après plusieurs semaines de traitement (de deux à six semaines). Pour cette raison, un traitement anxiolytique d’action plus rapide est souvent prescrit au début du traitement. Il est progressivement arrêté lorsque les effets des antidépresseurs commencent à se faire ressentir.

Comment les antidépresseurs agissent-ils ?

Dans le cerveau, les informations circulent sous forme de messages électriques, appelés influx nerveux. Les synapses constituent les zones d’échanges d’information, sous forme de messages chimiques, entre les neurones. Ces substances chimiques, appelées neurotransmetteurs (comme la sérotonine ou la noradrénaline) sont libérées par les neurones émetteurs et se lient à des molécules spécifiques sur les neurones récepteurs.

Les antidépresseurs rééquilibrent le fonctionnement de certains circuits de neurones impliqués dans les symptômes de la dépression. Chez les personnes dépressives, un déséquilibre de certains neurotransmetteurs a été constaté. Les chercheurs ont alors mis au point des médicaments permettant de moduler les concentrations de ces neurotransmetteurs.

Après quelques semaines de traitement, les antidépresseurs aident généralement à retrouver le sommeil, l’appétit, un regain d’énergie, du plaisir et des pensées positives. Contrairement aux idées reçues, ils ne créent aucune dépendance.

Quels sont les différents types d’antidépresseurs ?

Il existe aujourd’hui plus de vingt substances disponibles pour le traitement de la dépression. Le médecin peut ainsi prescrire le médicament le mieux adapté à son patient. La mise en place d’un traitement antidépresseur se fait en quelques semaines. Un minimum d’une consultation par semaine est indispensable au début du traitement.

Tous les médicaments antidépresseurs ont une efficacité similaire contre la dépression, mais certains semblent plus indiqués pour soulager également les signes associés, tels que l’anxiété, la fatigue ou l’excitation. Le médecin peut en changer au bout de quelques semaines si l’efficacité obtenue n’est pas suffisante ou si les effets indésirables sont trop gênants.

Les antidépresseurs appartiennent pour l’essentiel à trois familles : les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS et IRSNA, ces derniers bloquant également la recapture de la noradrénaline), les antidépresseurs de première génération (imipraminiques, IMAO) et les autres antidépresseurs.

Les antidépresseurs sont également classés selon leur action stimulante ou sédative. Cette classification repose essentiellement sur les observations faites par les praticiens au cours des années. Ces effets sédatifs ou stimulants varient selon les substances, les patients et les types de dépression. Une dépression entraînant des insomnies peut être soignée par des antidépresseurs sédatifs, alors qu’une dépression provoquant une durée du sommeil anormalement importante (hypersomnie) peut justifier l’utilisation d’un antidépresseur stimulant.

Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS).

Mis au point au cours des années 80, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine agissent de façon ciblée sur la sérotonine. Ils augmentent la concentration de ce neurotransmetteur dans certaines zones du cerveau. Certains agissent également sur la recapture d’un autre neurotransmetteur, la noradrénaline (les IRSNA). Ils sont le plus souvent prescrits en première intention. Ils sont aussi actifs que les antidépresseurs plus anciens, mais sont mieux tolérés. Ils n’ont pas de contre-indications en cas de glaucome ou de troubles prostatiques. Les principaux effets indésirables sont des troubles digestifs qui s’atténuent habituellement après quelques jours de traitement.

Les médicaments contenant du citalopram (SEROPRAM et ses génériques) ou de l’escitalopram (SEROPLEX et ses génériques) peuvent entraîner des anomalies de la fréquence cardiaque ou du rythme cardiaque, notamment à fortes doses. Il ne faut pas dépasser les doses prescrites par le médecin.

Pour éviter une augmentation de la fréquence et de la gravité des effets indésirables, les patients traités avec la sertraline (ZOLOFT et ses génériques) doivent s’abstenir de consommer du pamplemousse (sous forme de jus ou de fruits).

Certains de ces antidépresseurs sont également prescrits dans l’anxiété généralisée, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles paniques, la phobie sociale et la boulimie.

Les imipraminiques et les IMAO

Ce sont les deux familles d’antidépresseurs les plus anciennes, découvertes dans les années 60.

Les antidépresseurs imipraminiques (ou tricycliques) ne peuvent pas être prescrits chez les patients atteints de glaucome à angle fermé, de troubles de la prostate ou ayant récemment eu un infarctus du myocarde. Ils doivent être utilisés avec précaution chez les personnes atteintes de troubles cardio-vasculaires ou d’épilepsie. Ils ont également davantage d’effets indésirables que les antidépresseurs plus récents : constipation, sécheresse de la bouche, hypotension orthostatique, entre autres.

Certains antidépresseurs imipraminiques sont également utilisés pour soulager les douleurs rebelles, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), les troubles paniques ou l’énurésie (pipi au lit).

Les antidépresseurs IMAO sont actuellement représentés par deux substances, l’iproniazide (MARSILID) et le moclobémide (MOCLAMIDE). L’iproniazide présente des risques d’interactions médicamenteuses et alimentaires potentiellement graves.

En raison de leurs effets indésirables et du risque d’interaction (pour l’iproniazide), ces deux familles d’antidépresseurs sont désormais prescrites en cas d’échec des autres traitements antidépresseurs (inhibiteurs de la sérotonine, IRS ou IRSNA, et autres antidépresseurs tels que la miansérine ou la mirtazapine).

Les autres antidépresseurs

Certains antidépresseurs ne peuvent être regroupés du fait de leurs mécanismes d’action, propriétés et structures moléculaires.

La tianeptine (STABLON et ses génériques) est un antidépresseur très prescrit chez la personne âgée. Des effets indésirables parfois graves ont été rapportés (augmentation des transaminases, hépatite, mouvements involontaires, confusion, hallucinations…). Il est également à l’origine d’abus et de dépendance. La durée de prescription est limitée à 28 jours.

L’agomélatine est un antidépresseur qui possède une double action : il agit sur la mélatonine, une hormone qui intervient sur la régulation du sommeil, et sur la sérotonine. Son efficacité à long terme est mal évaluée. Plusieurs cas d’atteinte hépatique grave ont été observés depuis la commercialisation du médicament en 2009. Son utilisation est contre-indiquée en cas d’insuffisance hépatique et nécessite des dosages réguliers des transaminases (enzymes qui révèlent une souffrance du foie). Il faut arrêter le traitement et consulter sans attendre un médecin en cas d’urines foncées, de selles décolorées, de coloration jaune de la peau ou des yeux, de douleur dans la partie supérieure droite de l’abdomen ou de fatigue inexpliquée.